Incandescences d’Ahmed Madani

Incandescences Ahmed Madani

Avec Incandescences, dernier volet de la trilogie « Face à leur destin » après Illuminations et F(l)ammes, Ahmed Madani met en lumière les rêves, souffrances et espoirs d’une génération. Un texte fort interprété avec puissance et justesse. 

Justesse des mots

Le moins qu’on puisse dire de Incandescences, c’est que ce spectacle est incarné. Incarné par des jeunes qui racontent leur propre histoire. Ces jeunes, Ahmed Madani les a rencontré, ils étaient une centaine. Ils sont issus de l’immigration, habitent dans des cités difficiles ou des quartiers populaires. Ils ont vécu le racisme, la discrimination, la souffrance de l’amour. Ils n’étaient pas comédien avec de rencontrer l’auteur, mais c’est bien leur propre récit personnel qu’ils nous racontent sur scène. Ce sont des gamins qu’on a souvent mis dans des cases : fille facile, gay refoulé ou encore garçon manqué. Tour à tour, ils racontent leur vision du monde, leur rapport à l’amour, au sexe et à la region. Toujours avec une réelle justesse des mots. 

Performances

Sans pudeur, ils évoquent leur premier « je t’aime », parlent de sentiments et de sexualité sans filtre. Certains racontent leurs histoires familiales, les mariages plus ou moins forcés, les contraintes liées à leurs religions. Ils frôlent le spectacle de performances, chantent et dansent pour exprimer leurs joies et leurs peines. Le spectacle est parfaitement calibré, encore plus dès lors qu’on sait que ces jeunes comédiens n’étaient pas tous destinés au théâtre. 

Incandescences, c’est aussi un travail de mise en scène exemplaire. L’image filmée se déploie en écran géant et décuple les émotions grâce au travail du vidéaste Nicolas Clauss. Des vidéos de corps et de visages ou parfois de nature viennent ajouter au récit une grande puissance. Ahmed Madani et sa compagnie de jeunes comédiens nous font rire et pleurer.

Un spectacle à voir absolument au Théâtre des Halles. 

 

Written by CharlotteHenry
J'écris et je tweet (beaucoup) à mes heures perdues ! ;-)