Scala : spectacle de corps et d’esprit

Dans sa création Scala, le chorégraphe Yoann Bourgeois s’invite sur les planches de La Scala, un ancien café de la Belle Epoque reconverti plus tard (jusqu’en 1999) en cinéma pornographique. En 2018, la scène inspirée de l’opéra de Milan rouvre ses portes au public et fait place à la création contemporaine.

Scala : un jeu de construction – déconstruction 

Sur une scène aux couleurs de la nuit, un escalier imposant semble mener au vide. De part et d’autre, des objets du quotidien, sans âme. Des comédiens-danseurs en tenue de ville déambulent au milieu de quelques objets du quotidien : deux chaises, une table, un lit. Ils ont l’air ordinaires, habillés comme de jeunes citadins. Dans un jeu de construction-déconstruction, les danseurs se démembrent puis reviennent à la vie. Dans des mouvements d’une infinie répétition, ils ont l’air de pantins de bois. Ils dégringolent, se relèvent, paraissent sous l’emprise d’un tourbillon sans fin.

Rêve ou réalité ?  

Métaphore de la vie de l’homme moderne ou interprétation du rêve ? Yoann Bourgeois invite à « imaginer une phrase qui commence et sans ponctuation une
 fois élancée ne puisse plus s’arrêter une phrase déséquilibrée une phrase précipitée dégringolée dégringolante fluctuante« . Les minutes défilent, les danseurs disparaissent comme de l’eau coule puis s’évapore. Ils dégoulinent d’un escalier, chutent et rebondissent sur les murs, sans parfois pouvoir se rattraper, comme emportés par des forces extérieures. Une scène se répète, une voix de femme retentit, difficile de savoir si ce qui est représenté est de l’ordre du rêve ou de la réalité. 

On se laisse transporter par cette atmosphère onirique voire lunaire. Un spectacle bluffant, aux chorégraphies qui questionnent, et impressionnent.  

LA SCALA – PARIS – Paris
du 11 septembre au 24 octobre 2018 à 21h
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Written by CharlotteHenry
J'écris et je tweet (beaucoup) à mes heures perdues ! ;-)