Avec Le Grand Sot, la chorégraphe Marion Motin signe un spectacle mêlant danse, théâtre et stand-up autour du thème de la compétition sportive. Cette spécialiste du hip-hop est connue pour avoir dansé avec Madonna et surtout pour ses collaborations audacieuses aux côtés de Stromae et de Christine and The Queens. Ici, Marion Motin déroule un thriller aquatique quelque peu déroutant.
Rythme effréné
Un speaker fait le show quelques minutes, fait rire la salle qui s’attendait à voir une troupe de danseurs en ouverture. Il se transforme en commentateur sportif, présente cette équipe de natation qui s’apprête à s’affronter dans une compétition acharnée. Puis s’ouvre le Boléro de Ravel, sur lequel huit danseurs s’échauffent tels des athlètes avant une compétition sportive. La chorégraphie monte crescendo, les danseurs en jogging et bonnet de bain tournent dans un rythme effréné. On décroche parfois de cette chorégraphie frénétique, avant de raccrocher tant le rythme de la musique et de la danse s’accélère. « Danser pour transcender » ce sont les mots de la chorégraphe, ils résonnent parfaitement dans ce curieux bal d’ouverture.
Une épopée en mer agitée
Si les chorégraphies sont exceptionnelles et les danseurs habités, ce mélange de comique et de dramatique a du mal à passer. L’équipe de natation a parfois des allures d’équipe de football (et c’était probablement l’effet escompté), on peine à voir l’univers aquatique, à comprendre l’intériorité de ces personnages dont on aura simplement les noms. Difficile d’extraire une histoire de cette épopée en mer agitée. L’intelligence des jeux de lumières et la performance millimétrée des danseurs nous offrent malgré tout de formidables tableaux. On est passé à côté, mais ce n’est pas le cas de l’ensemble des spectateurs qui semble conquis par cette prestation hors du commun.