Vous n’aurez pas ma haine : un cri d’espoir
Le 13 novembre 2015, Antoine Leiris, garde son jeune fils Melvil pendant que sa femme, Hélène, est au Bataclan. Elle ne reviendra jamais de cette terrible soirée. Sa lettre Vous n’aurez pas ma haine publiée trois jours après les attentats sur Facebook, fait le tour du monde et incarne alors un message universel. C’est l’adaptation de son roman, publié en 2016, qui fait ici l’objet d’un spectacle aussi émouvant que bouleversant.
Il y a de ces moments suspendus qui laissent sans voix. Vous n’aurez pas ma haine est l’un d’entre eux. Sur scène, un comédien (l’excellent Mickaël Winum) et une paire de baskets blanches. Le décor est sobre, voire minimaliste, mais on y voit parfaitement cet intérieur d’appartement parisien dans lequel soudain, toute une vie va basculer. Antoine Leiris vit avec son fils de 17 mois, à qui il devra raconter le pire : que sa maman ne reviendra pas. On suit, le coeur en palpitations, cette terrible soirée dont tout le monde se souvient. Ce texte est à la fois un récit d’horreur, voire de guerre, mais aussi et surtout une formidable déclaration d’amour et d’espoir.
Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus. » extrait de la lettre Vous n’aurez pas ma haine, publié par Antoine Leiris.
La mise en scène signée Olivier Desbordes est admirable. Jeux de lumières et univers musical habillent ce textes déjà puissant. Dans cet enchaînement d’horreurs, la lumière joue un rôle clef. Elle est presque l’unique décor de ce spectacle et rythme avec une précision extrême les minutes qui passent. Ce spectacle frappe son public en plein coeur : un texte profond et admirable, une mise en scène sublime.
A voir absolument.
Vous n’aurez pas ma haine
Un texte d’Antoine Leiris, mis en scène par Olivier Desbordes
Avec Mickaël Winum
Au Théâtre La Bruyère


