Voyage méditatif dans les forêts de Sibérie avec William Mesguich

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William Mesguich, formidable interprète, donne vie à ce récit d’aventure devenu un classique de la littérature moderne. 

Solitude et contemplation. Ce sont les mots qui rythment les journées racontées par Sylvain Tesson dans son roman autobiographique Dans les forêts de Sibérie. Dans l’étroite salle du Poche-Montparnasse, le confinement invite à l’immersion. On vit avec William Mesguich dans cette cabane non loin du lac Baïkal. Le texte puissant de Sylvain Tesson évoque la solitude de l’homme confronté à la seule nature, mais la liberté engendrée par l’abandon de toute technologie. « Dans les forêts de Sibérie est un hymne à l’ailleurs, à la poésie, à la beauté. C’est un secret éblouissant qui touche le cœur meurtri par le confort » précise le metteur en scène conquis par le texte de Tesson.

Dans cette pièce, le temps n’est que nature, rythmé par la neige, le vent, le jour et la nuit. Plus rien n’appelle à la contrainte. L’homme n’a plus d’utilité, plus de but. Si ce n’est celui de pêcher, manger, boire de la vodka en attendant le jour. Dans son délire de Robinson, il se prend à réfléchir sur le monde, sur l’origine de l’amour ou sur les prémices de la beauté. Amoureux de la nature, Sylvain Tesson se complaît pendant ces six mois passés en ermitage, à admirer la beauté d’un lac glacé. Il déconnecte peu à peu du monde réel, perd la notion du temps, passe ses journées à lire et à couper du bois pour le feu.

Peut-on réellement déconnecter ? N’est-ce pas cela, la liberté : ne plus être esclave du temps et de la technologie ? Peut-on se sentir utile si l’on est seul ? Le texte questionne chacun sur son rapport au monde et aux nouvelles technologies. Six mois de déconnexion avant une sonnerie, celle d’un téléphone. Un objet du quotidien qui va pourtant le ramener à la triste réalité du monde.

Dans cette adaptation au théâtre, la mise en scène est simple. Quelques rondins de bois évoquent l’intérieur rustique d’une cabane. Côté jardin, il y a comme une bougie. On alterne entre ombre et pénombre, parsemés de quelques éclats d’un jour éblouissant. Elle met en lumière ce texte à la fois philosophique et poétique, tout en appelant à la contemplation. Une pièce à voir, écouter et lire.

Dans les forêts de Sibérie d’après le texte de Sylvain Tesson
Mis en scène et interprété par William Mesguich
Théâtre du Poche Montparnasse à partir du 4 février 2020

 

 

Written by CharlotteHenry
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